par Fitoussi » Mer 01/Nov/2017 8:26
Bonjour,
Je ne suis pas particulièrement choquée par le fait que le geste soit ante verbal et la parole co verbale.
Mais quelle sont les places respectives des notions de corcept et de concept dans cette théorie ? et y a t'il l'une des deux qui prime sur l'autre ? ou est ce contextuel ?
Cdt Emm@
25
Sep
L’esprit et le corps selon Spinoza.
Publié par Daniel Guillon-Legeay - Catégories : #Spinoza, #Classiques Philo, #iPhilo, #BacPhilo, #Liberté, #Vérité, #Corps-Esprit, #Philosophie
Baruch Spinoza (1632-1677)
Baruch Spinoza (1632-1677)
L’Ethique, publiée en 1677 à titre posthume, est sans conteste l’œuvre maîtresse de Spinoza, et, aussi, l’une des plus singulières, l’une des plus décisives de toute l’histoire de la philosophie. Ecrite more geometrico, à la façon des géomètres, elle enchaîne, de façon rigoureuse, définitions, axiomes, propositions, démonstrations et scolies, et déploie un vaste système philosophique qui embrasse la totalité du réel. De ce point de vue, le plan en cinq parties de l’Ethique nous éclaire sur le projet de Spinoza : De Dieu (I) ; De l’origine et de la nature de l’Esprit (II) ; De l’origine et de la nature des sentiments (III) ; De la servitude humaine (IV) ; De la liberté humaine (V). Il s’agit en effet pour Spinoza de produire une analyse rationnelle des lois de la Nature visant à libérer les hommes de leur servitude originelle (du fait de l’imagination, des passions et de la superstition) et à les conduire, comme par la main, vers une éthique du salut par la joie. Bernard Pautrat, l’un des traducteurs de l’Ethique en français, a cette belle formule : « Le livre que tu tiens prétend faire ton bonheur, par la seule vertu de la mathématique : à toi de voir, lecteur, si peu ou prou il y parvient ».[1]
Dans cet extrait, Ethique, III, proposition 2, scolie [2], Spinoza se livre à une critique en règle du libre-arbitre. Parce qu’ils se meuvent et agissent de manière consciente et volontaire, les hommes croient que l’esprit peut commander au corps par la seule force de la volonté. Pour cette raison, ils se croient libres et prétendent occuper une place singulière dans la Nature. Mais, demande Spinoza, que savent-ils de la liberté de la volonté? Est-elle bien cette puissance d’auto-détermination qui rend l’esprit capable de commander au corps? N’est-ce pas faire indûment de l’esprit un être en dehors et au-dessus de tout ce qui est? En d’autres termes, est-ce la volonté qui commande au corps ou est-ce le corps qui détermine la volonté? Dans ce texte, Spinoza fait voir que cette conception de la liberté, arc-boutée à celle de la volonté, ne prend pas en compte certaines réalités objectives, à savoir la puissance du corps et la force des passions. Et non sans audace, il soutient que la notion de libre-arbitre est une idée tronquée, inadéquate ; elle est une illusion, sans rapport avec l’ordre réel de la Nature. Pour comprendre la démonstration de Spinoza, je propose au lecteur de suivre scrupuleusement l’ordre du texte et d’en examiner successivement les principaux arguments.
Ce que peut le corps
«Personne, il est vrai, n’a jusqu’à présent déterminé ce que peut le corps, c’est-à-dire l’expérience n’a enseigné à personne jusqu’à présent ce que, par les seules lois de la Nature considérée en tant seulement que corporelle, le corps peut faire et ce qu’il ne peut pas faire à moins d’être déterminé par l’esprit.
«Comment peut-on affirmer que l’esprit agit sur le corps tant que l’on ignore avec précision « ce que peut le corps »? Ne risque-t-on pas ainsi d’attribuer à l’un ce qui appartient à l’autre ? »
Barouh Spinoza
Comment peut-on affirmer que l’esprit agit sur le corps tant que l’on ignore avec précision « ce que peut le corps »? Ne risque-t-on pas ainsi d’attribuer à l’un ce qui appartient à l’autre ?
Baruch Spinoza