Les théories systémiques : la métaphore de l'orchestre empêche de concevoir l'autonomie du langage corporel.
Historiquement, face à l'absence de reconnaissance formelle du non verbal, une autre conception théorique est apparue, portée par le mouvement dit de Palo Alto. L'idée voulait que nous participions en interagissant à une partition commune, jouée avec et hors de notre conscience dans un orchestre invisible auquel nous participons. Cette conception multidimensionnelle de la communication permettait de résoudre le problème de l'émetteur et du récepteur, et de leur échange essentiellement verbal, et de ce point de vue ce changement de paradigme constitue une véritable révolution conceptuelle. Paul Watzlawick dira : « On ne peut pas ne pas communiquer », tous les inter-actants participant sans même sans rendre compte au jeu de la partition. Mais cette conception théorique débouche sur un autre problème sans solution. Car il est inexact de dire que tout est communication, il est toujours possible en effet, qu'en situation interactionnelle, la personne s'extirpe de l'orchestre. C'est même souvent le cas. La personne "dans la lune" s'est extraite de l'orchestre, elle ne joue plus la partition, elle peut être "préoccupée", on dira d'elle qu'elle "est ailleurs", voir qu'elle "semble absente". Interpréter son langage corporel en lien avec l'orchestre, ou répondant dans l'orchestre, revient à se tromper sur la nature du phénomène analysé.
La solution synergologique à ce problème se trouve dans la théorie des espaces mentaux.