par EnnemiDEtat » Sam 11/Août/2012 17:35
Je vais donner dans l’ordre les choses qui m’ont interpellée, et tenter de répondre à tes quelques questions au fur et à mesure.
02 : 54 La demoiselle s’emmêle les pinceaux en fin de phrase, je suppose que le fait de porter l’ « étiquette » d’autiste lui fait toujours de la peine. On pourrait comparer cette phrase à celle du début en 02 : 06
C’est courant de prendre de la distance par rapport à ses émotions en intellectualisant notre manière de ressentir les choses et d’agir envers les gens, c’est vrai pour quelqu’un qualifié de « normal », mais cela peut également se retrouver dans certaines pathologies les autistes, les personnes souffrant de trouble schizo affectif ou de trouble de la personnalité.
03 : 32 cette fois au niveau non verbal, il y a une perte de contrôle, dommage, elle gérait bien jusque-là (du moins elle donnait bien le change comme on dit), mais parfois le corps dit tout haut ce que pense l’esprit comme dirait je ne sais plus qui (je vous laisse deviner^^).
06 : 10 il y a un soulèvement de la lèvre supérieure associée au sourire, je pense que cela porte un nom particulier en synergologie, mais je n’ai jamais étudié de synergologie ni suivi de formation, donc je préfère laisser des synergologues donner le nom qu’il convient, quoi qu’il en soit, ce signe de mal aise pour moi (on doit toucher un sujet sensible) se produit quand elle commence sa tirade sur « les amis ». Je rappelle qu’un peu plus tôt le journaliste (l’homme) a commencé sa phrase en disant « QUAND vous avez des amis… » Ce QUAND est assez lourd de sens je trouve.
07 : 03 « mais comment pouvez-vous… comment peut-on… » (Je ne mets pas toute la phrase) je pense que cela ressemble un peu à un lapsus (je ne suis pas psychanalyste, ce n’est pas ma spécialité je précise), je résume juste le passage vite fait, la journaliste met en avant la façon dont la mère à gérer l’éducation de la demoiselle, qui elle n’est pas d’accord et pense que ses capacités sont plutôt innées qu’acquises.
À 08 : 15, un petit signe d’inadaptation sociale, ça peut arriver à tout le monde, tenté de donner son avis en l’intercalant dans la conversation (sauf que pour quelqu’un de « normal », cela ne génère pas un tel stress).
09 : 52-53, un tic facial qui me semble est apparu plusieurs fois pendant la vidéo, parfois plus légèrement, à chaque fois que la demoiselle avait l’impression de ne plus avoir le dessus dans la conversation.
Si l’on regarde bien, c’est surtout au niveau du verbal que les deux dames ne sont pas en phase. La journaliste essaye d’amener la jeune fille autiste sur le côté émotionnel de la situation, les difficultés rencontrées et le côté social, alors que la demoiselle autiste essaye plutôt d’amener le débat (mot qui est ici appropriés car elle gère plus cet interview comme un débat que comme un témoignage) d’un point de vue plutôt rationnel. En gros, il y en a une qui fait du social pendant que l’autre veut faire des mathématiques. C’est déjà au niveau verbal qu’il y a de la tension. Effectivement les deux personnes (3 en comptant la mère) parlent bien du même sujet, mais le contenu est différent. À aucun moment elles ne semblent s’entendre, alors que pourtant elles n’ont jamais eu d’avis qui divergeaient l’une de l’autre.
La journaliste qui semble être mal à l’aise selon moi, cela est dû à ça, essayer de discuter avec une personne qui veut absolument vous ramener sur son terrain, avec une pointe d’agressivité par moment (ce n’est pas un terme négatif, c’est juste que pour un être social « normal », les interventions de la demoiselle autiste ne sont pas perçus de la même façon).
Quand je disais qu’il manquait quelque chose au niveau de la démarche, je ne parlais pas de la démarche non verbale proprement dite (que ce soit via la synergologie ou une autre discipline), mais plutôt par rapport à l’interprétation qui ne tient pas assez compte de la relation social qui existe entre les deux personnes. Et la deuxième chose dont on ne tient pas assez compte est le verbal selon moi.
Je suis d’accord, la synergologie n’est pas de la psychologie, c’est une grille de lecture non verbal, et cela doit rester ainsi pour garder de l’objectivité, mais au moment de l’interprétation qui est tout de même la partie la moins objective de l’analyse non verbale, vu que là il s’agit d’un « avis » et non plus d’une observation, le fait qu’on associe pas suffisamment l’observation non verbale à la psychologie et aux sciences de la communication, cela fait clairement défaut à la partie la plus fragile du processus.
J’ai écrit ce message « à la va vite » en rentrant du boulot, donc si certaines choses ne sont pas compréhensibles, ou si certaines zones d’ombres sont restées, merci de m’en faire part.
bonne journée